Ce samedi, je vous emmène aux portes de Poitiers découvrir L’ABBAYE DE FONTAINE-LE-COMTE.

C’est au début du 12e siècle, entre 1126 et 1136, que Geoffroy de Loriol, dit aussi du Loroux, fonde ce monastère sur des terres qui lui ont été offertes par le duc Guillaume d’Aquitaine.

Protégée et dotée par Aliénor et par son fils Richard Coeur de Lion, l’abbaye confiée à des chanoines de Saint-Augustin connaît plusieurs années de prospérité.

Mais la guerre de Cent ans ravage bientôt notre territoire. La voûte de l’abbatiale est incendiée mais l’église conserve ses murs presque intacts. Elle est donc restaurée.

En 1435, l’abbé Doucet décide de fortifier son abbaye et fait construire une bretèche à mâchicoulis, encore visible au-dessus du portail.

Mais en ce 15e siècle, c’est surtout l’abbé Ardillon qui redonne tout son prestige à L’ABBAYE DE FONTAINE-LE-COMTE. Non seulement il refait la voûte en pierre de l’abbatiale mais il crée aussi un cénacle où se pressent bientôt les poètes et écrivains de la Renaissance. Parmi ces derniers, le jeune Rabelais figure en bonne place.

Mais, comme beaucoup d’autres, l’abbaye décline et à la Révolution, certains parlent même de la reduire en carriere de pierres. Un homme va s’y opposer : Pierre Daigne, maire de la commune. Inlassablement, sous la Terreur, sous le Consulat, sous l’Empire et au temps de la Restauration (il cesse ses fonctions en 1827), il se bat d’abord pour éviter sa destruction puis pour trouver les fonds nécessaires aux réparations.

Petite anecdote: c’est probablement cet homme, mon ancêtre direct , qui m’a transmis la passion du patrimoine.

Dès 1840, L’ABBAYE DE FONTAINE-LE-COMTE est classée Monument Historique.

Et depuis, chacun des maires s’emploie à restaurer aussi bien l’église (voûte aujourd’hui en bois et murs blancs d’une simplicité toute cistercienne) que ses bâtiments conventuels: côté Sud, l’infirmerie et le logis abbatial, récemment transformé en salle d’art et d’exposition par Mme la maire Sylvie Aubert ; côté Est, les vestiges de la salle capitulaire; côté Nord, les cuisines et le réfectoire des moines.

De très beaux vitraux dus à Coline Fabre, maître verrier, ont été installés dans les années 1990. Ils remplacent ceux, sans charme, posés au temps de Pierre Daigne pour « protéger l’édifice de la pluie » comme il l’écrit aux premiers préfets de la Vienne.

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