Aujourd’hui, j’ai très envie de vous faire admirer le clocher-porche de l’église Saint-Porchaire, lieu emblématique de la rue Gambetta.

Vers l’an 600, Porchaire, abbé de Saint-Hilaire-le-Grand, s’éteint.

Mais, ce n’est qu’à la fin du 9e siècle que Thibaud, trésorier de la collégiale Saint-Hilaire, décide de faire bâtir une église pour y déposer les reliques de Porchaire, devenu saint Porchaire.

De ce premier édifice, d’époque carolingienne, il ne reste pratiquement rien.

Un clocher-porche, élevé à l’époque romane se dresse à partir du 11e siècle, tel un donjon de 24m de hauteur, devant l’édifice ancien. Au rez-de-chaussée, un porche à double voussure et aux chapiteaux historiés ouvre l’église aux fidèles.

Le premier étage, quant à lui, est destiné, très vraisemblablement, à abriter une chapelle tandis que le dernier étage accueille les cloches de l’église dont Anne, l’une des plus ancienne cloche de France puisqu’elle a été fondue en 1451 pour la jeune université de Poitiers. Marie est une cloche bien plus récente puisqu’elle n’a été fondue qu’en 1805 mais grâce au bronze de Balthazar, le célèbre bourdon du Gros Horloge de Poitiers qui, depuis l’époque de Jean de Berry, se trouvait à l’angle de la place du Marché, face à l’église Notre-Dame-la-Grande.

Ce clocher est un miraculé. Il a en effet failli disparaître, non sous l’arc incendiaire de la foudre comme bien des clochers de France et de Navarre, mais sous les coups de pioche décidés par une municipalité pré-haussmanienne qui rêvait d’une belle et large avenue en lieu et place de l’actuelle rue Gambetta.

Seule l’obstination de quelques membres de la Société des Antiquaires de l’Ouest et l’intervention de Prosper Mérimée ont permis de sauver le superbe clocher-porche de l’église Saint-Porchaire.

Le reste de l’église n’a pas survécu aux changements des goûts en mode architecturale.

Au début du 16e siècle, la nef est reconstruite et se présente aujourd’hui sous la forme d’une double nef séparée en son milieu par de lourds piliers.

Le chevet plat a été doté au début du 20e siècle de vitraux dus au maître-verrier Henri Carot tandis que ceux de la double nef sont l’œuvre de Francis Chigot et ne datent que des années 1950.

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