C’est aux portes de Poitiers que je vous invite, très exactement à L’ABBAYE DE SAINT-BENOIT.
Au 7e siècle, vers l’an 654, Achard élève un petit oratoire, ou lieu de prière, dans cette vallée riante située au confluent du Clain et du Miosson, avec l’accord de son évêque Ansoald.
Le lieu devenu monastère est détruit par les Normands ou Vikings et ne renaît de ses cendres que passé l’an mil, au 11e siècle, sous l’impulsion de l’évêque Isembert.
Il est alors dédié à saint Benoît dit aussi saint Benoît d’Herbauge (pays des Herbiers en Vendée actuelle) dont les reliques ont un temps séjourné dans le monastère quand les Normands ravageaient les Mauges et l’Herbauge depuis leur base de Noirmoutiers et y sont revenues avec la paix.
L’église abbatiale à nef unique est édifiée aux 11e et 12e siècles dans un pur style roman tandis que le clocher est par la suite surmonté dune flèche gothique. Cette abbatiale devient église paroissiale en 1760 et est aujourd’hui dédicacée à saint André.
L’intérieur est sobre même si des peintures murales du 15e siècle sont encore visibles.
Il abrite aussi plusieurs sarcophages ainsi que le gisant d’un abbé du 15e siècle. Peut-être le commanditaire des peintures ? Mais cela nous ne le saurons jamais !
Mais ce qui fait le charme de cette abbaye, c’est son cloître matérialisé au sol par ce beau jardin qui offre une vue sur la magnifique SALLE CAPITULAIRE dont les chapiteaux sculptés figurent parmi les plus beaux de la Vienne.
Cette salle qui abritait le chapitre des moines (nous dirions aujourd’hui un sorte de conseil d’administration) a pourtant bien failli disparaître quand, en 1569, l’amiral de Coligny, qui assiégeait Poitiers la catholique, a transformé la salle en écurie tandis qu’il installait son poste de commandement à Saint-Benoit.
Cette salle est surmontée du DORTOIR DES MOINES, aujourd’hui salle d’exposition, qui est remarquable par sa charpente en coque de navire renversée du 15e siècle.
Enfin, un coup d’œil à la bibliothèque municipale vous permettra de découvrir l’ancien logis abbatial où résidait l’abbé de L’ABBAYE DE SAINT-BENOIT DE QUINÇAY.
Quant au jardin, il est devenu le JARDINS DES IMAGES, un espace d’exposition de photographie en plein air qui propose régulièrement de très belles expositions.
Belle découverte de ce lieu qui sous la Révolution fut appelé Quinçay les Plaisirs, un nom qui va comme un gant à cette commune tellement il est agréable de se promener dans le vieux bourg, de se reposer à la confluence des rivières, de faire du canoë sur le Clain, et de déjeuner ou dîner dans les deux restaurants qui autrefois étaient de célèbres guinguettes.
