Et si nous allions à Montmorillon découvrir LA MAISON DIEU !


A cause du projet Robuchon qui défraye la chronique depuis années, vous avez toutes et tous entendu parler de ma Maison Dieu de Montmorillon mais connaissez-vous l’histoire de cet immense bâtiment dont la façade, de près de 100m de long, surplombe la rivière la Gartempe ?


Au 11e siècle, un petit édifice destiné à recevoir les malades est implanté sur ce plateau loin de la ville comme il sied à toutes les maladreries. On craint la contagion !

Mais c’est au siècle suivant , donc au 12e siècle, que le seigneur de Montmorillon de retour des Croisades décide de créer, en lieu et place de l’ancien établissement tombé en ruines, un monastère-hôpital appelé MAISON DIEU et destiné à recevoir aussi bien les malades que les indigents, souvent des personnes âgées en fin de vie, et les pèlerins.


De cette époque subsistent une partie de L’ÉGLISE SAINT-LAURENT ( façade et clocher notamment) et la chapelle funéraire élevée dans le cimetière connue sous le nom d’OCTOGONE en raison de sa forme octogonale.

Unique en Europe, l’OCTOGONE, bâti sur le modèle du Saint Sépulcre que le seigneur Robert a probablement vu lors de son passage à Jérusalem (ou à défaut sur l’enluminure d’un parchemin), abritait en sous-sol un ossuaire.


Pendant la Guerre de Cent ans, les Anglais, les mercenaires et les brigands rôdent. Les religieux font fortifier la MAISON DIEU. La TOUR circulaire flanquée d’une seconde tour rectangulaire conserve la trace de ces fortifications du Moyen Âge.

Enfin, au 17e siècle, les religieux Augustins font édifier l’immense bâtiment, de facture classique, que nous voyons aujourd’hui depuis le pont qui enjambe la Gartempe. Ce sont eux aussi qui bâtissent le CHAUFFOIR situé près de l’église, seul lieu chauffé de la MAISON DIEU et qui permet aux pauvres et aux pèlerins de se réchauffer un moment au cœur de nos rudes hivers. Enfin, une MAISON DIEU ne peut vivre sans subsides et une GRANGE DÎMIÈRE, élevée elle aussi au 17e siècle, reçoit les blés et autres productions que les paysans du Montmorillonais cultivent sur les terres qui sont redevables de l’impôt appelé la dîme (10% des récoltes).


En 1806, la MAISON DIEU, achetée l’année précédente par Mgr de Pradt, évêque de Poitiers, devient PETIT SÉMINAIRE. Et le demeure jusqu’en 1968.

Montmorillon, le Brouard
Cité du Livre et de l’Écrit

Un dernier mot pour vous signaler que L’ÉGLISE SAINT LAURENT est remaniée au 19e siècle (transept et abside) et que des peintures murales sont réalisées dans les années 1861-1865 par divers artistes sous la houlette du comte Bodin de Galembert. Elles sont magnifiques


Et pour conclure, permettez moi d’avoir une pensée pour deux personnes: pour le chanoine Laverré, un lointain cousin qui fut prof d’histoire au Petit Séminaire (et oui l’Histoire c’est de famille !) et pour Régine Deforges qui a écrit, entre autre, l’histoire de La Hire, seigneur de Montmorillon, compagnon de Jeanne d’Arc et inhumé, comme le rappelle une dalle, dans L’ÉGLISE SAINT LAURENT.

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